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Traduction en

vendredi

Campagne de financement participatif


Depuis près de 1000 ans, l’Eglise Notre Dame dresse son clocher bizarre au cœur de Brissarthe. Imaginez le nombre d’averses, d’orages, de tempêtes que ses toitures ont affrontés au cours des siècles. D’ailleurs, en 1730, la foudre a détruit un premier clocher, situé en son centre et qui fut reconstruit sur la gauche de l’édifice.

Aujourd’hui, une première tranche de travaux se termine. Elle a permis de refaire à neuf une première toiture.
Mais, il reste tellement à faire que l’association « Sauvegarde Patrimoine Brissarthois » vous demande un petit coup de main.

Il suffit de vous rendre sur le site https://dartagnans.fr/ puis, dans la rubrique « Edifices religieux », pour participer à notre collecte de dons. Vous recevrez un justificatif pour vos impôts et après déduction, cela vous aura coûté, en réalité, 2,34 €.
C’est la somme de tous ces dons qui, comme les petits ruisseaux font les grandes rivières, permettra de débuter une autre tranche ne serait-ce que sur cette petite toiture jouxtant le clocher et qui menace de s’écrouler.

Je sais que notre démarche est un peu triviale. Mais, en cette période de Noël et en cette fin d’année que nous vous souhaitons joyeuse, nous sommes certains que vous nous avez déjà pardonnés.

Le bureau de « Sauvegarde Patrimoine Brissarthois, Robert le Fort et Alain BOURRIER, Maire délégué de Brissarthe.

lundi

Le mystère architectural de l'église de Brissarthe

L'association "Sauvegarde Patrimoine Brissarthois" propose à votre sagacité l'enigme suivante:
L'église de Brissarthe semble ne pas avoir été construite sur les critères classique régissant, au XII° siècle, les plans de masse de ces édifices. En effet, la plupart des églises romanes forment au sol une croix rappelant le martyre du Christ. On trouve ainsi, hormis la nef principale, une croisée de transept, un bras gauche et un bras droit de transept, un chœur, un déambulatoire et une abside.
A Brissarthe, le bras de transept droit n'existe pas, ou n'existe plus et le clocher a été reconstruit au XVIII° siècle sur les quatre piliers d'angle du transept de gauche.
A la place du bras de transept droit a été érigé un magnifique presbytère.
Pour l'instant, aucune archive n'a été trouvée relatant les travaux de construction et de reconstruction des différentes parties de l'église. Si vous êtes spécialiste de l'architecture romane, ou si vous avez connaissance de textes en rapport avec ce petit mystère, nous serions ravis d'avoir votre point de vue sur ce blog.

Vue au sol de l'église de Brissarthe
Voici une analyse architecturale tirée de  L'Art roman de l'ancien Anjou de Jacques Mallet (Editions Picard)


L'église Notre-Dame de Brissarthe avec sa nef de 9m, sa croisée de 6, s'ouvrant par un arc de 5 m de portée, reste proche, par l'austérité de sa construction et ses proportions, des modèles de la première moitié du XI° siècle.
Un édifice mal daté. Les textes ne nous renseignent guère. Dès 866, l'édifice est grand et bâti de pierres. Il n'est ensuite mentionné qu'en 1162, dans une donation faite à l'abbaye Saint-Serge d'Angers.
L'abside actuelle présente un petit appareil assez régulier. Ses contreforts construits en pierres taillées de grand module et arases de briques sur un seul rang, quelques briques verticales, rendent probable le XI° siècle. Sa position sur d'énormes fondations de silex suppose l'agrandissement vers l'Est de l'église primitive bâtie sur la terrasse de la Sarthe. De cette église provient peut-être un fragment du mur occidental du croisillon Nord et son étroite fenêtre.
Une croisée rétrécie de belle dimension. La croisée du transept, indépendante par son axe, de la construction du XI° siècle, est caractérisée par l'emploi de pierres de taille de grande dimensions pour les pieds-droits et certains claveaux, et de plaques longues et étroites (au plus 5 à 7 cm) pour les murs, peut-être des débris de sarcophages.
Les arcades occidentales et septentrionales de cette croisée subsistent seules. Les impostes, à simple bandeau et chanfrein, enveloppent les piliers Ouest, mais sont, au Nord, limitées à l'intrados. Les arcs à double rouleau sont fourrés. Les départs des deux pyramides renversées hautes et étroites qui supportent au dessus de la voûte lambrissée ses premières assises, plaçaient la coupole bien au dessus des arcs de croisée et conservaient à cette dernière le caractère d'un espace indépendant. des traces d'ouvertures, visibles du côté de la nef, sont difficiles à interpréter. Le tout début du XII° siècle est possible pour cet ensemble.
Une  ample nef unique. Avec ses 9,20 m de large, ses 24,20 m de long, la nef de Brissarthe adopte la proportion 2,5/1. Son mur Sud, renforcé de contreforts assez épais (0,50 m sur 0,80 m), percé de petites fenêtres (0,90 m sur 0,30 m environ) ébrasées vers l'intérieur, à arcs fourrés et claveaux étroits mais sans boutisses renforcées, s'accommode de la même date que la croisée. La porte méridionale, murée aux claveaux assez irréguliers et joints arrêtés et lissés au fer, la confirme. mais l'absence de liaison avec le pilier Sud-Ouest de la croisée indique une campagne un peu postérieure. le mur Nord présente une série d'arcades légèrement brisées, murées, qui retombent sur des impostes en segments de cercle, limitées aux intrados.
Un retour aux formules du XI° siècle. La hauteur des pieds-droits des arcades de la croisée sur l'imposte , est inférieure à leur largeur: 5 m. La hauteur des murs, 7 m, est inférieure à la largeur de la nef, 9,20 m. Même si le niveau actuel du sol est supérieur à celui du XII° siècle, Brissarthe reste fidèle à des proportions carrées ou plus écrasées.
Ainsi, l'église de Brissarthe est-elle, par la proportion de ses arcades et la relative autonomie de sa croisée conforme aux formules du XI° siècle. Mais l'ampleur à donner à la coupole a sans doute découragé les architectes ruraux. Au second tiers du XII° siècle, deux groupes d'églises, l'un fidèle à la croisée individualisée, l'autre non, présentent la même formule.